France. Huiles essentielles : comment la réglementation freine les alternatives aux pesticides de synthèse
30 Septembre 2018
Rédigé par JD et publié depuis
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Par Sophie Chapelle
La colère gronde chez des agriculteurs qui travaillent en biologique. Au mois de juin, leur fournisseur en huiles essentielles a été contraint de cesser son activité suite à un contrôle de la répression des fraudes, pointant un défaut d’ « autorisation de mise sur le marché ».
« On ne peut pas utiliser les huiles essentielles, mais on laisse courir le RoundUp ! », s’insurge l’un d’eux. Alors que les essais en laboratoire démontrent une certaine efficacité des huiles essentielles contre certaines maladies des plantes, Basta ! a enquêté sur une réglementation qui empêche leur développement, alors que le glyphosate est, lui, épandu librement.
Vendre des produits composés d’huiles essentielles à des agriculteurs : cette pratique est-elle interdite par la loi ? Un artisan fait aujourd’hui la douloureuse expérience d’une réglementation inadaptée. Ses premiers essais d’huiles essentielles, il les a menés avec son père, dans les vergers. « Peu à peu, j’ai trouvé des formules particulières pour lutter contre les maladies et les ravageurs : d’abord sur les pommiers, puis sur les plantes cultivées, ensuite sur les grandes cultures », témoigne t-il*. Il y a dix ans, soucieux de proposer des substituts aux molécules chimiques de synthèse, il crée son entreprise dans l’Oise. Ses clients sont des agriculteurs bio installés en maraichage, viticulture, arboriculture et même en grandes cultures. « J’ai des clients qui ont jusqu’à 400 hectares en bio ! Avec les huiles essentielles, on arrive à une production presque équivalente à du conventionnel. »