Soyez curieux..
1 Février 2020
Mathilde Rochefort pour siecledigital. 22/01/2020.
“Il existe des lois pour protéger les enfants dans le monde réel : la classification des films, les sièges auto, les restrictions d’âge pour boire ou fumer… Nous avons également besoin que nos lois protègent les enfants dans le monde numérique”, a déclaré Elizabeth Denham, la commissaire britannique à l’information. “Dans une génération, nous regarderons en arrière et trouverons étonnant que les services en ligne n’aient pas toujours été conçus en pensant aux enfants”, a-t-elle continué.
Le Code contient 15 mesures qui devront être respectées par les applications, les jouets connectés, les réseaux sociaux, les jeux en ligne, les services de streaming ainsi que les sites d’éducation. Si elles ne sont pas appliquées, alors les entreprises risqueront une amende pouvant aller jusqu’à 4% de leur chiffre d’affaires. Pour les géants de la Silicon Valley, cela pourrait représenter plusieurs milliards de dollars.
Il leur sera notamment interdit de pousser les enfants à divulguer des informations personnelles, de partager ou de diffuser leur localisation ou encore d’utiliser leurs données personnelles pour le ciblage publicitaire. Par ailleurs, les entreprises ne pourront plus proposer du contenu violent ou à caractère sexuel aux jeunes, même si cela correspond à leurs recherches en ligne. Cette mesure est dans la lignée de la décision d’Instagram de supprimer tous les contenus montrant de l’automutilation, après le suicide d’une adolescente britannique qui passait beaucoup de temps sur le réseau social.
Bien sûr, les entreprises ne sont pas restées silencieuses et ont rétorqué à travers des campagnes de lobbying que ces nouvelles réglementations ne seraient pas efficaces, et poseraient de nouveaux problèmes. Par exemple, elles estiment qu’elles devront récolter encore plus de données afin d’identifier l’âge des utilisateurs, ou encore qu’elles seront contraintes de limiter leur créativité sur ce qui peut être proposé aux enfants… Selon certaines firmes, ces mesures empêcheraient la monétisation et donc les services gratuits ne seraient plus disponibles pour les plus jeunes.
Malgré ces plaintes, le Royaume-Uni reste ferme et place la sécurité des enfants avant tout, en suggérant par exemple d’appliquer les mêmes standards à tout le monde pour éviter de devoir identifier l’âge de chacun des utilisateurs. Les réglementations de ce type sont de plus en plus courantes à travers le monde. Au fil des années et des scandales, les autorités se rendent compte des effets dévastateurs d’un mauvaise usage d’Internet, en particulier chez les plus jeunes, et agissent en conséquence pour les contrer… Les entreprises auront 12 mois pour s’adapter à ces réglementations, qui devraient entrer en vigueur courant 2021 outre-Manche.
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