Pékin s’apprête à passer en force à Hong Kong, assure le South China Morning Post jeudi 21 mai. À la veille de l’ouverture de l’Assemblée nationale populaire (ANP), l’institution la plus importante de Chine, le quotidien anglophone a annoncé la volonté du régime chinois d’imposer une loi sur la sécurité nationale dans la région semi-autonome.

En vertu de l’article 23 de la Loi fondamentale, sorte de constitution de la Région administrative spéciale (RAS) en vigueur depuis son retour dans le giron chinois en 1997, les autorités locales ont obligation de faire adopter une telle loi. Mais celle-ci est controversée, car considérée comme portant atteinte à la liberté d’expression à Hong Kong et au principe “un pays, deux systèmes”. Dans le sillage d’une première tentative en 2003, qui avait provoqué la descente dans les rues d’un demi-million de personnes, le dossier avait d’ailleurs été mis de côté.

Pékin a toujours eu la possibilité d’imposer la loi.

En réalité, rappelle le journal de Hong Kong, Pékin a toujours eu la possibilité d’imposer la loi, “mais s’en était abstenue”. Jusqu’à maintenant. Vingt-trois après la rétrocession par le Royaume-Uni, le régime aurait donc perdu patience, d’après une source interrogée par le South China Morning Post.

Échaudées par le succès de la contestation antigouvernementale de 2019, qui semble reprendre progressivement après une accalmie liée au Covid-19, les autorités craignent également, après un raz-de-marée aux élections locales, de bons résultats du camp prodémocratie lors des élections législatives de septembre. De quoi entraîner un blocage potentiel des lois proposées par l’exécutif hongkongais.